Le football féminin en santé : l’impact de la préparation mentale et d’une nutrition adaptée

La conférence « Le football féminin en santé », organisée en collaboration avec la Haute École de Santé (HEdS), la Haute École de Gestion (HEG) de la HES-SO Valais/Wallis, SpArk et l’Association Valaisanne de Football (AVF), a réuni joueuses, entraîneurs, parents et professionnel·le·s autour de deux thèmes essentiels : la préparation mentale et la nutrition adaptée pour soutenir la performance et la santé des athlètes.

À travers cet événement, les organisateurs ont affirmé leur engagement à accompagner l’essor du football féminin, en proposant des ressources concrètes pour répondre aux défis spécifiques que rencontrent les sportives aujourd’hui.

La préparation mentale, un levier clé pour la performance des joueuses

La première intervenante, Astrid Espinosa, préparatrice mentale spécialisée dans l’accompagnement de sportifs de haut niveau, a partagé son expérience au plus près des athlètes.

Astrid a expliqué que, tout comme un préparateur physique conçoit des exercices pour développer les capacités physiques, la préparation mentale vise à préparer l’esprit pour atteindre une performance stable et optimale.

L’objectif : construire une performance durable et résiliente. Parmi les grands thèmes abordés, plusieurs axes fondamentaux ont été mis en avant :

  • Stabiliser la confiance en soi, pour limiter les fluctuations qui peuvent impacter le jeu.
  • Gérer efficacement le stress et la peur, en particulier la peur de l’erreur qui peut paralyser l’action.
  • Maîtriser les émotions pour garder un cap mental malgré les imprévus du match.
  • Se préparer à la compétition et savoir gérer les distractions extérieures.

La conférence a également permis de mieux comprendre les spécificités du football féminin en matière de préparation mentale. Les femmes, souvent plus résilientes, seraient moins touchées par la pression sociale liée au statut, mais en même temps, la préparation mentale reste parfois taboue dans leur parcours, vécue comme une reconnaissance de faiblesse.

Les avancées en neurosciences permettent aujourd’hui d’affiner l’accompagnement mental des athlètes. Le lien entre le cortex moteur (responsable de l’action) et le cortex préfrontal (qui analyse le contexte et anticipe les conséquences) a été illustré, montrant à quel point chaque situation de jeu est influencée par l’environnement émotionnel et social.

Enfin, il a été rappelé que chaque sportive est unique. L’approche mentale doit être adaptée en fonction de son histoire, de sa motivation, de ses défis personnels et de ses objectifs pour un accompagnement vraiment efficace.

La nutrition : carburant indispensable de la performance

Dr Maaike Kruseman et Eléa Schneeberger de MKNutrition, spécialistes en nutrition sportive et santé des femmes athlètes ont cassé quelques mythes autour de la « nutrition féminine » :

Les besoins nutritionnels fondamentaux sont très similaires chez les hommes et les femmes. Ce sont principalement les différences d’environnement — comme l’accès aux équipements, le rythme d’entraînement ou la qualité du suivi — qui influencent les besoins spécifiques des athlètes.

Par ailleurs, le marketing cible souvent le public féminin en proposant des produits dits « spécifiques », qui s’avèrent généralement plus chers et peu justifiés sur le plan nutritionnel. C’est notamment le cas des shakes ou compléments alimentaires simplement reconditionnés sous une apparence plus « féminine ».

Les conseils nutritionnels clés :

  • Manger suffisamment est essentiel. Restreindre son alimentation augmente drastiquement le risque de blessures, fragilité osseuse, mauvaise récupération, troubles digestifs et émotionnels.
  • Alimentation quotidienne : un équilibre entre glucides, lipides, protéines, fibres et micronutriments.
  • Avant, pendant et après l’effort :
    • La veille d’un match : repas riche en glucides, pauvre en fibres et en matières grasses (ex. poulet-riz-courgettes).
    • Une heure avant l’effort : un fruit
    • Pendant : hydratation et apport en sucres rapides (banane, compote, sucre de raisin).
    • Après : apport en protéines et féculents pour optimiser la récupération.

Un accent particulier a été mis sur la prévention de la déficience énergétique relative au sport, un phénomène courant où la restriction alimentaire nuit gravement à la santé et à la performance. Cette problématique, souvent sous-estimée, rappelle combien il est crucial d’adopter une approche équilibrée et informée pour soutenir le développement du football féminin.

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