L’hypoxie comme déclencheur
En 2022, Joanna Ryter vit une saison intense : elle enchaîne trois Ironman en cinq semaines. À l’automne, elle effectue un bloc d’entraînement en hypoxie à SpArk Sion pour préparer l’Ironman d’Italie. Résultat : une 3e place en 8h45 avec le meilleur chrono féminin sur le marathon (2h48).
« Ça a vraiment été un déclic. J’ai compris que l’hypoxie pouvait devenir un vrai levier de performance. »
Le coup d’arrêt du surentraînement
Fin 2023, après sept ans passés avec son premier coach, Joanna traverse une période de surentraînement. Épuisée, elle est prise en charge par Arnaud Rapillard, qui l’aide à se reconstruire. « Mentalement, j’allais mieux, mais physiquement, j’étais au bout. Mon corps a mis un stop avec la blessure au tibia. »
C’est également à ce moment qu’elle renforce ses bases de préparation physique avec Patrick Flaction et Alexandre Babecki (Elitment), dans les locaux de SpArk. « C’était indispensable, même et surtout dans le sport d’endurance, pour prévenir les blessures. »
La blessure et la parenthèse vélo
Le début de saison 2024 est prometteur, avec un doublé aux États-Unis : 70.3 Oceanside et Ironman Texas en avril. Mais une périostite tibiale l’empêche ensuite de courir pendant plusieurs mois. Privée d’Ironman sur l’année, Joanna se tourne vers le vélo.
Elle réalise alors un rêve d’adolescente en participant au Grand Raid VTT (Hérémence–Grimentz). « Cette pause forcée m’a permis de faire autre chose, de retrouver du plaisir et d’élargir mes horizons. »
La reprise et la persévérance
En 2025, Joanna retrouve les Ironman. Mais la reprise est difficile : 20e à Oceanside, 15e au Texas – loin des Top 5 de 2021–2022. Le moral vacille, jusqu’à l’Ironman d’Espagne en juillet, où elle signe une 5e place. La qualification mondiale lui échappe, mais cette performance la relance.
«Il y a des hauts et des bas dans toutes les carrières sportives, professionnelles ou amateures. Il faut être patient, persistant, s’accrocher à ce qui fonctionne et surtout écouter son corps. Mieux vaut lever le pied deux-trois jours que devoir s’arrêter plusieurs mois. »
Prochain objectif : Ironman Arizona le 16 novembre 2025, avec un bloc d’hypoxie prévu à SpArk en amont.
Une athlète engagée au-delà du sport
À 31 ans, diplômée en gestion du sport et du tourisme, Joanna ne se contente pas de performer. Elle s’investit activement pour le développement du triathlon en Suisse romande :
- Co-fondatrice du Valais Wallis Triathlon
- Ambassadrice de la Fondation Enfants et Sports
- Marraine du Triathlon de La Chaux-de-Fonds
Elle incarne une génération d’athlètes lucides, résilients et engagés. Son moteur ? « Ne pas avoir peur d’aller là où on n’est jamais allé. » Une philosophie qu’elle applique autant dans sa carrière que dans ses projets de transmission.


