27 athlètes amateurs testent l’entraînement en altitude : retour d’un projet pilote sur l’hypoxie

En début d’année 2025, le projet pilote Hypoxie Valais, porté par la Clinique Romande de Réadaptation (CRR), Elitment et SpArk, a réuni 27 athlètes amateurs (14 femmes et 13 hommes) – trailers et coureurs de montagne – pour évaluer les effets d’un programme d’entrainement réalisé en conditions hypoxiques.

Pendant quatre semaines, entre février et mars, les participants ont suivi deux séances hebdomadaires réparties entre SpArk et la CRR à Sion. Les entraînements en hypoxie mêlaient travail excentrique, agilité et équilibre, avec des intensités différenciées : renforcement musculaire à la CRR, composante cardio et coordination chez SpArk.

Résultats chiffrés

Ce projet pilote a montré que l’entraînement en hypoxie appliqué à des sportifs amateurs de trail et de montagne est non seulement réalisable, mais aussi bénéfique.

Ce programme a offert une opportunité unique aux sportifs amateurs de découvrir et d’expérimenter les bienfaits de l’entraînement en altitude dans un cadre supervisé. Au-delà des chiffres, l’expérience a sensibilisé les participants à l’importance de la préparation physique, de la prévention des blessures et de la gestion de la récupération.

Les tests physiologiques et neuromusculaires réalisés avant et après le programme révèlent des progrès significatifs :

  • Paramètres aérobies
    • VO₂max : +1,4 ml/kg/min en moyenne, soit une progression équivalente à environ 3 % sur une période courte.
    • Vitesse ascensionnelle : +38 m/h, en cohérence avec l’amélioration des capacités aérobies.
  • Paramètres de force explosive
    • Countermovement jump (saut vertical) : gains de hauteur et de vitesse de saut, correspondant à une amélioration de 2 à 3.5 %.
  • Paramètres de force réactive
    • Hop test (RSI) : augmentation de 6 %.

Ces progrès ont été observés chez une grande majorité des sportifs, seuls cinq participants ne présentant pas d’amélioration notable.

Perception des séances

Un questionnaire a permis de recueillir le ressenti des participants à la suite du projet.

Plus de 62 % des participants ont constaté une amélioration globale de leur condition physique, même si l’impact spécifique de l’hypoxie reste difficile à isoler sur une durée aussi courte. La satisfaction globale ressort très positive, confirmant la pertinence du projet pilote et l’intérêt de poursuivre cette démarche.

  • 52 % ont jugé la difficulté des entrainements adaptée,
  • 38 % l’ont trouvée exigeante,
  • 10 % l’ont trouvée facile.

Certains participants ont également noté que l’hypoxie amplifie les sensations de fatigue : un manque de sommeil, une journée de travail intense ou du stress se ressentent davantage dans ces conditions.

Les limites du projet

Sans groupe contrôle, ni suivi strict de l’alimentation, du sommeil ou des entraînements parallèles, il reste difficile d’isoler l’effet exact de l’hypoxie. Néanmoins, ce projet démontre que la méthode est applicable, bien acceptée et potentiellement bénéfique pour un public amateur. Elle ouvre la voie à des projets plus longs et comparatifs, afin de mieux définir les bonnes pratiques.

Plus d’information concernant cette étude :

Audrey Chaperon, préparateur physique – Elitment
audrey.chaperon@elitment.com

Michaël Duc, Coordinateur service de médecine du sport – Swiss Olympic Medical Center – Clinique romande de réadaptation Suva
michael.duc@crr-suva.ch

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